Description de l'initiative
Les conditions climatiques conditionnent fortement la vie des Béninois. L’évolution du climat impacte les milieux de vie naturels ainsi que la régulation et la viabilité de nombreuses activités économiques. Les collectivités locales ont de nombreux défis à relever en termes d’adaptation : les effets du changement climatique se manifestent localement alors que peu de ressources financières sont allouées pour agir à l’échelle des territoires. Dans ce contexte, le Fonds d’Equipement des Nations Unies (FENU/UNCDF) a initié le mécanisme dénommé « Facilité pour le Financement Local de l’Adaptation aux changements climatiques (LoCAL - Local Climate Adaptive Living Facility) afin de pallier au déficit de financement de l’adaptation aux changements climatiques des communautés locales. Au Bénin, cette initiative est expérimentée dans trois communes: Boukombé, Toucountouna et Copargo.
A l’échelle de Copargo, une analyse détaillée des besoins de la commune a conduit à identifier des objectifs prioritaires en termes d’adaptation. Cela s’est traduit un projet d’aménagement d’un bassin de rétention d’eau sur le site maraîcher et sylvicole de Tchandoga. Cette intervention a été priorisée car la baisse des précipitations a été démontrée comme étant un risque climatique par les analyses de vulnérabilité menées au Bénin (PANA 2008). En effet, une baisse importante des précipitations et l’évapotranspiration, déjà substantielle ces dernières années, couplées au comblement des retenues d’eau, réduisent sérieusement les quantités d’eau des mares naturelles pour les maraîchers.
L’initiative doit permettre de renforcer la capacité de résilience des communautés rurales face aux changements climatiques, en visant plus spécifiquement les objectifs suivants :
- sécuriser la ressource en eau via la mobilisation et le stockage de l’eau de surface ;
- améliorer les revenus de la population en réduisant au maximum les pertes dues à la pénurie d’eau pendant la période de production ;
- améliorer durablement les conditions d’exploitation du site par l’amélioration des possibilités de mobilisation de l’eau ;
- développer les cultures de contre saison (maïs, tomate, laitue, choux, légumes et surtout piment) ;
- améliorer la sécurité alimentaire des populations.
L’initiative concerne directement les personnes en charge de l’exploitation du site et indirectement les populations environnantes qui bénéficient des produits du maraichage.
Un expert en changement climatique a facilité le processus de définition d’un plan d’intervention qui a été élaboré lors d’une série de séances de travail qui ont mobilisé les communautés locales et un Comité technique de Pilotage national, organe central de gestion de LoCAL. Parmi les activités inscrites dans le Plan Annuel d’Investissement 2014-2015, la construction de la retenue d’eau de Tchandoga a été priorisée - avec la participation des populations - et a été approuvée par les conseillers communaux.
La réalisation de la retenue d’eau consiste à installer une diguette en béton armé sur le cours de la rivière avec des ouvrages de dissipations. Il s’agit aussi de draguer l’intérieur du bas-fond pour augmenter sa capacité de rétention, de protéger les berges avec des pierres maçonnées pour empêcher le comblement et de reboiser autour de la marre. Un système de distribution d’eau a été mis en place pour faciliter l’arrosage des plans.
Principales activités
Les principales activités mises en œuvre pour la réalisation de l’initiative ont été les suivantes : identification et validation du projet (comprenant des sessions de formation pour renforcer la capacité technique des acteurs au niveau des communes sur les enjeux des changements climatiques), étude sommaire d’aménagement du site, désignation et contractualisation avec une entreprise pour la réalisation des travaux, réalisation du seuil de rétention (digue), travaux d’aménagement du périmètre.
Ce projet a bénéficié directement dix femmes, douze hommes, 80 enfants et huit pépiniéristes. Les populations environnantes ont bénéficié des produits du maraîchage et donc indirectement les bénéficiaires sont estimés à 2500 personnes.
Principaux résultats obtenus
- la capacité de stockage de la mare naturelle s’est améliorée
- les rendements des maraîchers se sont accrus de 80 % à partir de 2015
- les besoins en eau des exploitations sont bien couverts sur le site en toute saison
- les produits de contre saison (maïs, tomate, laitue, choux, légumes et surtout piment) sont disponibles en permanence
- une accroissement du nombre de maraîchers et de pépiniéristes de plus de 50 %
- une augmentation des superficies emblavées par maraîcher (d’un quart d’hectares avant le projet par maraîcher, on est passé après projet à deux hectares par maraîcher, avec un chiffre d’affaires en forte augmentation)
- la sécurité alimentaire est améliorée grâce à la production et à la mise sur le marché d’une grande quantité de légumes et de piments.