Description de l'initiative

En Afrique subsaharienne, la plupart des stress abiotiques sont liés aux difficultés de maîtrise de l'eau (sécheresse ou excès d'eau), aux problèmes de sol (salinité, déficit en nutriments et toxicités) et aux variations de températures extrêmes (chaleur et froid). Au Bénin, les contraintes abiotiques telles que la sécheresse, les inondations, la salinité et la toxicité ferreuse sont les contraintes les plus importantes rencontrées par les producteurs de riz. La maîtrise de l'eau constitue un véritable goulot d'étranglement dans l'exploitation des vallées intérieures du Bénin. Avec les évolutions climatiques observées au cours de ces dernières années, la pluviosité sera excessive, ce qui accentuera l'effet négatif des inondations sur la production alimentaire. De plus, les variations climatiques affectent la production de riz, ce qui continuera en raison de l’irrégularité des précipitations, de périodes plus sèches pendant la saison humide, de sécheresses et d’inondations qui pénalisent les rendements de riz (FAO, 2012). Le rendement du riz en culture inondée est très faible : la plupart du temps, inférieur à 1,5 t/ha ; en effet, les producteurs continuent de cultiver une variété traditionnelle à faible rendement.
L’objectif de l’initiative est de développer de nouvelles variétés de riz, tolérantes à la submersion présente dans les écologies de bas-fond, en particulier celle de la riziculture inondée. Il s’agit de procéder à la caractérisation agro-morphologique et physiologique des différentes variétés de riz irrigués et de bas-fond pour leur tolérance à la submersion et d’identifier les sources de matériels qui tolèrent la submersion à travers le rétrocroisement.
Les principaux bénéficiaires sont les petits producteurs de riz, qui ne peuvent recourir à de grandes technologies de production et qui manquent de revenus substantiels ; ils sont les bénéficiaires du projet de recherche-développement, lequel profite également aux riziculteurs victimes des inondations.
L’étude actuelle a été réalisée dans la commune de Covè (commune limitrophe de Zagnanado), plus précisément à Koussin-lélé et à Dangbo (Hondji). Pour cette étude, la caractérisation agro-morphologique des différentes variétés de riz irrigués et de riz de bas-fond pour leur tolérance à la submersion a été déterminée à travers la technologie développée SRI, Split-plot. Les indicateurs performants de criblage et de sélection des génotypes du riz par rapport à la tolérance à la submersion ont été identifiés et documentés par la mise en place d’un essai Multi-Environnement (MET).
Plusieurs activités ont été menées :
- La mise en place d’un essai Multi Environnement dans un dispositif Split plot. Elle était constituée des différents cultivars, variétés ou accessions sélectionnés en condition de submersion dans un dispositif split-plot composé de trois blocs. Chaque bloc était composé de trois traitements liés à la variation de la lame d’eau. Ceci pour mieux évaluer le matériel collecté provenant des diverses sources.
- La collecte des paramètres agronomiques sur le riz : paramètres de croissance et paramètres de performance.
- L’extraction d’ADN. Pour chaque accession ou cultivar de riz, l’extraction d’ADN a été réalisée sur les jeunes feuilles d’une plante âgée de 30 jours.
- Les génotypages ont été réalisés au sein du Laboratoire de Génétique et des Biotechnologies de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université d’Abomey-Calavi.

Principaux résultats obtenus

La nouvelle variété de riz a été distribuée à 500 jeunes entrepreneurs agricoles (hommes et femmes) ; ce qui a permis d’emblaver 250 hectares.
Sur le plan environnemental, les résultats obtenus sont très intéressants. La submersion du riz favorise le stockage du carbone, la conservation de l’écosystème aquatique et la régularisation de l’inondation. La caractérisation agro-morphologique de riz irrigué et de riz de bas-fond constitue un aspect clé pour l’adaptation aux effets néfastes des changements climatiques (tolérance à la submersion et amélioration du revenu). Les émissions de méthane sont réduites par l’alternance entre la phase sèche et la phase humide.