Description de l'initiative
L’idée de l’initiative est partie d’un constat lors de missions avec le Programme National biogaz au Sénégal, dans la région de Thiès : la demande est supérieure à l’offre et certains ménages ne respectent pas les conditions d’éligibilité pour acquérir la technologie à cause d’un manque d’espace et de matière première pour l’alimentation du digesteur.
Les femmes parcourent en moyenne deux heures par jour dans la brousse à la recherche de bois chauffe pour les besoins culinaires. Face à cette problématique, des recherches ont été menées sur internet pour trouver des solutions. Une vidéo sur l’entreprise Kemit Ecology, au Cameroun, explique le processus de fabrication du charbon vert et ses impacts sur l’environnement. Ce reportage a représenté le point de démarrage du projet.
Au début, cinq millions de francs CFA, dont trois millions en fonds propres, ont été mobilisés ; le reste a été fourni par des proches (amis, parents et collaborateurs). Cette somme a permis de fabriquer une presse mécanique, d’une capacité de 100 kg/jour, d’effectuer des achats de petits équipements (brouettes, balances, bâches, masques, gants, etc.), de faire face aux différentes charges de loyer et de payer les employés.
Après l’aménagement du site de production et la réception de la presse, l’activité de collecte des tiges de mil, des coques d’arachide a commencé, puis la carbonisation dans un fût métallique et le tamisage ont été réalisés.
La première difficulté rencontrée a été de trouver la formule du mélange : avec l’argile comme liant, les briquettes étaient bien compressées et bien séchées, mais difficiles à allumer. L’utilisation de mélasse comme liant a permis l’obtention d’un produit satisfaisant : l’allumage est facile et le pouvoir calorifique est bon, mais il y a beaucoup de cendres. Néanmoins, 800 kg de charbon ont été produits, qui ont été distribués gratuitement dans les ménages pour chauffer le thé et le café par exemple. Les femmes de la localité souhaitent qu’une bonne formule soit mise au point afin de diminuer le taux de cendres.
Le projet PONTY, du nom d’un de nos partenaires, participe à l’élaboration de tests dans une université polytechnique en Italie.
Les feed-back des ménages, des medias, les commentaires sur la page Facebook et les invitations dans les forums ont permis de pousser la réflexion pour disposer d’un produit de qualité ; l’aventure continue…
L’objectif de l’initiative est de renforcer la fabrication des équipements et la production du charbon vert afin de promouvoir l’activité au Sénégal, de créer des activités génératrices de revenus, de mettre à disposition des équipements convenables (presse, carbonisateur, broyeur etc.) auprès des jeunes et des groupements de femmes.
Il a été fait appel à une collaboration avec les artisans locaux et les groupements de femmes afin de pérenniser la fabrication des équipements et la production de charbon vert. Des séances de formation et de sensibilisation ont été menées auprès des jeunes et des femmes afin qu’ils adoptent de nouveaux comportements, aptes à mieux faire face au réchauffement climatique.
Principaux résultats obtenus
Une dizaine de groupements de femmes ont été sensibilisés à la fabrication du charbon vert, ainsi que cinq artisans locaux.
Des équipements (broyeurs et presses) sont en cours de fabrication.
Des expériences ont été acquises dans le milieu de l’entreprenariat. Les gisements de matières premières disponibles au Sénégal pour la fabrication du charbon vert sont maintenant mieux connus.
La participation à une formation technique et pratique à la production du charbon vert a été l’occasion d’échanger avec d’autres entrepreneurs verts dans le cluster charbon vert, en Afrique francophone.
Les tests d’analyse des premiers échantillons devraient permettre de trouver des financements auprès des institutions de micro finance.
Un investisseur sénégalais vivant au Canada participe financièrement à la fabrication d’équipements de production afin de relancer l’activité de production.