Description de l'initiative
La CNOP-Mali, avec l’appui financier de Oxfam-solidarité Belgique, a organisé du 12 au 14 juillet 2016 un atelier d’exposition, démonstration et de formation sur la multiplication des semences paysannes à l’intention de ses relais en agroécologie paysanne (AEP) sur le thème de : « Multiplions nos semences paysannes », suivi de la restitution de l’expérimentation. Tous les relais AEP ont compris les enjeux et se sont appropriés du module sur les semences paysannes. Les champs de démonstration et d’expérimentation des semences paysannes ont été installés par les commissions régionales agro écologiques à Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti.
L’Institut de Recherche et de Promotion des Alternatives en Développement « IRPAD », en partenariat avec l’association Biodiversité Echanges et Diffusion d’Expériences « BEDE », est venu conforter cette initiative à la demande des organisations paysannes, notamment la Coordination Nationale des Organisations Paysannes (CNOP), l’Association des Organisations Professionnelles Paysannes (AOPP), et le Comité Ouest-Africain des Semences Paysannes (COASP). Un processus de réflexion autour des semences paysannes et les droits des agriculteurs sur leurs ressources génétiques, appelé Semences Normes et Paysans (SNP) a été mis en route. Ce processus a abouti à la création d’un cadre de concertation multi-acteurs, présidé par la Direction Nationale de l’Agriculture en septembre 2017, dont le mandat est la reconnaissance des systèmes semenciers paysans dans le cadre juridique au Mali.
Le processus a été mis en œuvre en quatre phases : l’analyse du cadre juridique et institutionnel des semences végétales au Mali, les consultations des différents acteurs sur la place des semences paysannes dans le système semencier malien, l’atelier multi-acteurs de concertation sur la reconnaissance des semences paysannes et des droits des agriculteurs au Mali, la mise en place d’un cadre de concertation et l’animation permanente dudit cadre pour la reconnaissance des semences paysannes et des droits des agriculteurs au Mali.
Le cadre devra rester attentif au processus de révision de la politique semencière du Mali en cours et constituer une véritable force de proposition pour la protection et la reconnaissance des systèmes semenciers paysans et des droits des agriculteurs. La révision de la politique semencière nationale est en cours.
La CNOP a anticipé sur la révision de la politique semencière du Mali, qui ne prenait pas en compte les semences paysannes. Elle a mobilisé le cadre, réalisé plusieurs rencontres d’information et de conscientisation d’acteurs à travers son réseau de relais-paysans et paysannes, ainsi que ses fédérations membres sur les enjeux liés à la place des semences paysannes dans la politique semencière. En 2018, un consultant international a été mis à la disposition de l’Etat malien par la FAO, accompagné d’un consultant malien pour l’actualisation de la politique semencière du Mali.
Principaux résultats obtenus
- Le premier résultat marquant est l’établissement d’un dialogue entre l’Etat, les organisations de la société civile agricole, la recherche agricole, les universités, tous, membres du cadre de concertation multi-acteurs ;
- Le deuxième résultat est le fait d’avoir pu amener le consultant international à intégrer le système semencier paysan dans son rapport d’étude, ce qui a permis aux organisations de la société civile agricole d’avoir un regard attentif des autorités maliennes sur les semences paysannes ;
- A la demande du cadre SNP, la direction nationale de l’Agriculture a accepté que lesdites organisations fassent des propositions qui visent à améliorer le document de politique.
- Enfin, la création de cases vivantes des semences paysannes dans les terroirs pour la conservation.