Description de l'initiative
Plusieurs constats ont poussé à mettre en place cette initiative. D’abord, sur le plan de l’environnement. Le Gabon fait face à une recrudescence d’ordures, qui avilissent villes et quartiers. Cette mauvaise gestion des déchets est une des causes de la dégradation de l’environnement et de la santé des populations. En effet, la décomposition progressive de ces déchets est génératrice d’un gaz à effet de serre plus dangereux que le dioxyde de carbone : le méthane. Ensuite, sur le plan agricole. 70% de la population pratique une agriculture traditionnelle sur brûlis. Longtemps considérée comme une méthode incontournable pour le développement de l’activité agricole, cette pratique agricole est considérée aujourd’hui comme néfaste car elle entraîne la disparition du couvert végétal, l'érosion du sol et la perte de fertilité des sols. De plus, de nouvelles méthodes de cultures industrielles entrainent l’utilisation croissante d’engrais chimiques.
Enfin, selon le rapport de la Banque Mondiale du 9 décembre 2022, le taux de pauvreté demeure élevé au Gabon : le taux de pauvreté dans le pays est estimé à 33,9%. Il est à noter qu’un tiers des jeunes Gabonais sont au chômage alors que les deux tiers des offres d’emplois ne sont pas pourvus.
L’objectif général de l’initiative est d’encourager la production et l’utilisation de charbon et d’engrais écologique. Cet objectif se décline en objectifs spécifiques : limiter la coupe abusive du bois de forêts et des mangroves ; apporter des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique ; enrayer l’utilisation accrue des pesticides et préserver durablement les sols ; impliquer les jeunes et les femmes dans la lutte contre le réchauffement climatique tout en leur procurant un travail décent ; contribuer à la gestion durable des déchets et à l’assainissement des villes.
Les premiers bénéficiaires de l’initiative sont les populations de l’Estuaire en général, et de Libreville en particulier, qui peuvent acheter les productions d’Ecochar. Prochainement, ces produits seront disponibles dans d’autres localités du pays.
L’activité principale est la production et la commercialisation de biocharbon et de biochar produits à partir de déchets végétaux et agricoles.
Le processus de fabrication du biocharbon est assez complexe si l’on veut obtenir un produit de qualité. Pour l’instant, la fabrication se fait de façon assez artisanale, mais il est souhaité à l’avenir de la mécaniser. La première étape est la collecte des matières premières : paille de coco, rafles de maïs, peaux de banane, coques d’arachide, paille de riz… Cette collecte s’effectue sur des marchés, ainsi qu’au bord de mer. L’étape suivante est le séchage : il est nécessaire de faire sécher la biomasse pendant plusieurs jours sur une bâche en plastique noir en la brassant régulièrement. L’étape la plus importante est la pyrolyse : elle consiste à carboniser la matière première en absence d’oxygène, dans l’optique d’obtenir des poussiers, qui sont par la suite écrasés afin d’obtenir une poudre. Celle-ci est ensuite mélangée à un liant. Les dernières opérations sont le compactage et le séchage, qui permettent d’obtenir du charbon écologique en forme de barre.
Une enquête de satisfaction menée auprès de nos prospects a montré la nécessité de disposer de produits bien présentés. C’est pour cela que nos produits seront conditionnés dans des emballages de qualité, aux initiales de l’entreprise ; y figure un mode d’emploi. Cet emballage comporte deux couches : le produit est conditionné dans une enveloppe imperméable qui le protège de l’eau, puis il est inséré dans un emballage en papier kraft ou en plastique. Un allumeur est offert avec le charbon bio.
Les productions mensuelles sont de l’ordre de : 1 tonne de biocharbon, 1 tonne de biochar à usage cosmétique et 1 tonne de biochar à usage agricole. L’intention est de produire prochainement des granulés de charbon pour filtrer de l’eau.
Principaux résultats obtenus
La production et la commercialisation du biochar et du biocharbon se révèlent être des solutions innovantes ; leurs effets favorables apparaissent dans différents domaines.
Sur le plan économique, ce projet contribue à la relance économique post-COVID-19. Contrairement aux produits actuellement sur le marché, les produits d’Ecochar sont vendus à des prix très abordables. Cela permet aux populations rurales, et même urbaines, qui les utilisent de réaliser des économies.
Sur le plan social, ce projet a favorisé l’autonomisation et l’employabilité des jeunes et des femmes. Dix emplois directs et plus de 20 emplois indirects ont été créés.
Sur le plan écologique, ce projet s’inscrit dans la politique nationale et dans le Programme des Nations unies pour le développement durable, en luttant contre la pollution de l’air et de l’environnement, en participant à la réduction du taux d’émission de gaz à effet de serre et à la valorisation des déchets.
Sur le plan technologique, l’utilisation du biochar et du biocharbon permettra respectivement de pallier les méthodes traditionnelles néfastes (culture sur brûlis et terrassement) et la diminution de l’usage du charbon de bois et du bois de chauffage, dont l’emploi est très toxique pour les utilisateurs.