Description de l'initiative
Le Plan National d'Adaptation aux changements climatiques du Cameroun considère la désertification comme une des conséquences majeures des changements climatiques. Dans le cadre du Plan d’Action National de Lutte contre la Désertification au Cameroun, le projet « Sahel-Vert », mis en œuvre depuis 2008 par le gouvernement, a contribué à la restauration et à la mise en défens de près de 22.000 ha de terres dégradées. Cependant, ces sites connaissent de multiples problèmes, notamment la dégradation des ressources naturelles et le manque de suivi par les communes.
Pour remédier à cette situation, ABIOGeT a conduit un projet pour renforcer les capacités et la résilience des communes et des communautés locales, développer une méthodologie et des outils de caractérisation, de gestion et de suivi des sites. 9004 personnes, réparties dans 12 villages, ont été directement concernées par le projet.
L’objectif général a été de renforcer les capacités et la résilience des communes et des communautés rurales en luttant contre la désertification, de manière à améliorer les conditions de vie des populations concernées. Il se décline en plusieurs objectifs spécifiques :
- renforcer la capacité des communes en vue de la restauration et la gestion des sites du Sahel-Vert ;
- valoriser les sites de Sahel Vert par les communautés
- renforcer la participation et la résilience des femmes et des jeunes dans la lutte contre les changements climatiques.
La méthodologie du projet a été principalement basée sur l’implication et la responsabilisation des communautés locales (notamment les jeunes et les femmes) et la participation des parties prenantes
Plusieurs types d’activités ont été menées.
Formation des communautés riveraines
L’objectif était de renforcer les capacités de manière à développer la résilience face aux effets néfastes des changements climatiques. Les formations ont permis l’appropriation des activités par les populations, garantissant ainsi la durabilité des actions réalisées. 200 jeunes et femmes ont suivi les formations.
Séances de sensibilisation, d'éducation et d’animation :
Il s’est agi de renforcer les capacités des populations et de les sensibiliser sur les enjeux de dégradation des forêts et des terres et sur la déforestation. Les participants été informés sur les différentes opportunités d’activités génératrices de revenu (AGR) qui s'offraient à elles. L’équipe du projet a organisé cinq séances, qui ont permis de toucher 83 coopératives de femmes et de jeunes.
Acquisition de matériels de plantation et d’exhaure :
Le projet a doté les communautés locales en petits matériels agricoles. Deux pépinières, d'une capacité de 200.000 plants, ont été installées dans les deux sites. Le matériel acquis a permis aux bénéficiaires de produire et de vendre 25.000 plants en 2015.
Plantation d’arbres :
50.200 arbres ont été plantés pour restaurer davantage les sites du Sahel-Vert avec des espèces locales menacées ou vulnérables, ainsi que les arbres de haute valeur socio-économique (bois-énergie, alimentation, gomme, huile/beurre, fertilisants…).
Inventaires :
Des inventaires multi-ressources ont permis d’évaluer la richesse des sites en termes de ressources. Pour l’intégration du projet au processus national REDD+, les inventaires dans les sites ont aussi permis de fixer la situation de référence REDD+. Grâce aux outils développés, l’équipe du projet a publié une communication qui a été présentée lors d’un colloque scientifique.
Atelier de restitution du projet :
Pour restituer les résultats du projet, adopter les outils développés, susciter son extension dans d’autres municipalités, et enfin intégrer le projet dans le processus REDD+, un atelier a été organisé du 7 au 8 juin 2016 dans la ville de Maroua. Plus de 100 participants, dont 30 maires et leurs cadres, y ont participé.
Principaux résultats obtenus
- les populations ont été formées sur les thèmes tels que : la citoyenneté active, le volontariat, la prévention et la gestion de conflit, le genre, les techniques de production des plants et de régénération naturelle
- les populations ont été formées sur la gestion durable des ressources naturelles : plantation d’arbres, protection et restauration des forêts et des terres agricoles, REDD+, lutte contre les feux de forêts, utilisation des foyers améliorés
- un nombre important d’arbres ont été plantés
- l’élaboration d’outils de caractérisation des sites pour évaluer la richesse des ressources
- une contribution à l’élaboration de la stratégie nationale REDD+