Description de l'initiative
En vue de contribuer à la mise en œuvre des mesures d’adaptation et d’atténuation aux effets des changements climatiques au niveau local et même mondial, la Commune de Yoko s’est engagée depuis 2010 à promouvoir le développement durable sur son territoire. Cela s’est concrétisé par trois actions majeures : la création d’un nouveau quartier administratif doté d’un poumon écologique qu’est une forêt urbaine en création de 3 ha, la construction d’un centre éco-touristique intégré et la construction de logements en blocs de terre stabilisés, dont la fabrication nécessite peu d’énergie.
La commune de Yoko, qui possède une forêt de 29 500 ha, s’est inscrite dans un changement de paradigme novateur à savoir : « Ne pas couper le bois, mais conserver les ressources naturelles ». Elle a répondu à un appel à candidature pour la mise en œuvre de projets REDD+. Le projet de Yoko a été retenu, et des financements ont été accordés pour une première phase de six mois (de janvier à juin 2018). Cela a permis à Yoko de devenir la première commune forestière de l'Afrique centrale à surseoir à l'exploitation industrielle de sa forêt et à la commercialisation du bois. Cet engagement représente un énorme sacrifice : le manque à gagner est estimé à 1,15 million d'euros par an.
Ce projet, dont l’objectif général est de lutter contre les effets négatifs des changements climatiques tout en améliorant le bien-être des communautés, a une durée de trente ans ; il nécessitera un budget estimé à 3 millions d'euros.
Les objectifs plus spécifiques du projet sont :
- contribuer à l’atténuation des catastrophes naturelles dues au réchauffement climatique ;
- participer à l’atteinte de l’objectif de développement durable que s’est fixé le Cameroun (Cameroun Emergent en 2035) ;
- contribuer à l’élaboration de documents stratégiques tels que la stratégie nationale REDD+, le plan d’investissement forestier (PIF) et le programme de réduction des émissions (ER-PD) du Cameroun.
La méthodologie est fondée sur une démarche participative et inclusive, qui a favorisé l’implication de toutes les parties prenantes : conseil municipal, bailleurs de fonds, secteur privé, services techniques de l'Etat, chefferies traditionnelles, leaders d'associations, femmes, jeunes.
Les activités ont été conduites dans sept villages en bordure de la forêt communale, qui couvre près de 135.172 ha, au bénéfice de plus de 7000 habitants. Elles ont compris notamment :
- un plan d’Utilisation et de Gestion Durable des Terres a été élaboré ;
- un Plan d’Aménagement de la forêt communale de Yoko a été amorcé ;
- sept comités de surveillance de la forêt ont été mis en place et équipés de matériels de surveillance de la forêt communale pour surveiller la forêt et limiter les actions de déforestation et de dégradation qui pourraient y être menées par des tiers ;
- trois activités génératrices de revenus éco compatibles ont été développées : pisciculture, apiculture, valorisation des produits forestiers non ligneux ;
- cinq infrastructures socioéconomiques ont été construites : deux séchoirs, deux étangs et un magasin de stockage ;
- 226 personnes et 14 organisations communautaires de base ont bénéficié des semences agricoles ;
- 89 ha de parcelles agricoles ont été mis en valeur selon des méthodes d’agriculture durable.
La première phase du programme est terminée. La commune cherche des financements additionnels pour pérenniser les acquis et poursuivre certains projets telle l’électrification avec l’énergie solaire.
With a view to contributing to climate change adaptation and mitigation measures, with not only local but also international significance, since 2010 the Municipality of Yoko has promoted sustainable development in its territory. This effort has included three major initiatives: creating a new administrative district with an ecological lung in the form of a new 3 ha urban forest; the construction, within the district, of an eco-tourism centre, and the construction of housing made from stabilized earth bricks, whose manufacture requires little energy.
The Municipality of Yoko, which possesses 29,500 ha of forest, is committed to changing its economic paradigm: ‘Don’t cut down the forest. Instead, conserve natural resources’. The City submitted a bid under a REDD+ call for projects. Yoko’s bid was successful and funding was secured for an initial six-month phase (from January to June 2018). This project enabled Yoko to become the first central-African forest Municipality to suspend the industrial exploitation of its forest and commercialization of its timber. It has been an enormous sacrifice, with an opportunity cost estimated at 1.15 million Euros/year.
The project, whose overarching objective is to tackle the adverse impacts of climate change and at the same time improve the well-being of communities, will run for thirty years, at an estimated cost of 3 million Euros.
The project has the following specific objectives:
- to contribute to the alleviation of natural catastrophes caused by climate change;
- to help Cameroon to achieve its sustainable development objective (Cameroon, an Emerging Nation in 2035);
- to contribute to the production of strategic documents, such as the REDD+ national strategy, the forestry investment plan (PIF), and Cameroon’s emissions reduction programme (ER-PD).
The project uses a participative and inclusive approach, involving all stakeholders: the municipal council, funding providers, private sector, State technical services, traditional chiefdoms, leaders of not-for-profit organisations (associations), women, and young people.
The project’s activities were implemented in seven villages located on the edges of the Commune’s forest, which extends over 135,172 ha, and benefitted more than 7,000 people. Chief among these activities were:
- A Sustainable Land Use and Management Plan was drawn up;
- A Communal Forest Stewardship Plan was initiated;
- Seven Forest Monitoring Teams were established and equipped with forest surveillance equipment to monitor and limit any deforestation / degradation that may occur as a result of action by persons unknown;
- Three eco-compatible income-generating activities were developed: fish farming, bee keeping, the commercialization of non-timber forest products;
- Five socio-economic infrastructures were built: two drying kilns, two long ponds and a storage warehouse;
- 226 people and 14 community organisations benefitted from agricultural seeds;
- 89 ha of agricultural parcels were exploited using sustainable agriculture.
The first phase of the programme has ended. The Commune is seeking additional funding to preserve the achievements and pursue certain projects such as solar powered electrification.
Principaux résultats obtenus
La première phase du projet a permis d’atteindre les résultats suivants :
- la forêt est protégée intégralement ;
- les exploitations agropastorales sont gérées durablement et génèrent des revenus éco-compatibles pour les producteurs ;
- des infrastructures socioéconomiques sont mises en place afin d’appuyer organisations paysannes et micro entrepreneurs locaux ;
- les capacités des populations en bordure de forêt sont renforcées et les communautés riveraines participent à la protection de la forêt ;
- des partenariats sont établis avec le secteur privé pour la protection intégrale de la forêt ;
- 180 personnes ont été formées sur les thématiques en lien avec la lutte contre les changements climatique : observation indépendante de la forêt aux fins de dénoncer les activités illégales destructrices de l’environnement qui ont des effets néfastes au climat, techniques agropastorales durables, développement d’une économie locale respectueuse de l’environnement.
The first phase of the project had the following results:
- the forest now benefits from full protection;
- pastoral farms are managed sustainably and generate eco-compatible revenues;
- socio-economic infrastructures have been created and will support farmer organisations and local micro entrepreneurs;
- the capacities of the populations living on the forest edge have been enhanced and local communities now help to protect the forest;
- partnerships with the private sector to ensure the full protection of the forest have been established;
- 180 people received training on themes related to tackling climate change: independent observation of the forest to denounce illegal activities that damage the environment and that have adverse effects on the climate and on pastoral farming techniques.