Description de l'initiative
La commune a connu une augmentation spectaculaire de sa population en l’espace d’une douzaine d’années. Le nombre d’habitants est passé de 2200 en 2004, à 6227 en 2016. La commune a accueilli un grand nombre de migrants ainsi que des personnes retraitées à la recherche d’un complément d’activités génératrices de revenus.
La forte augmentation du nombre d’habitants de la commune a entraîné une occupation et une exploitation incontrôlée des forêts naturelles. Il y a une forte corrélation entre les mouvements de population et le rythme de la déforestation. L’exploitation illicite des arbres, surtout dans la partie des réserves, est toujours en forte progression. Certains habitants ont quitté le milieu rural à la recherche de travail dans la ville de Diego Suarez. Mais l’offre ne correspond pas souvent à leurs compétences et à leurs attentes. Ils sont obligés de revenir au village.
Des populations citadines ainsi que de la région sud de Madagascar où la forêt a presque disparue, migrent vers le Nord pour s’installer dans les communes rurales proches de la ville de Diego-Suarez pour exploiter les arbres de la forêt et produire du bois de chauffage ou du charbon de bois.
De plus, les effets du changement climatique se font sentir : augmentation de la température, baisse de la pluviosité, tarissement des sources d’eau. Tout cela a des impacts néfastes sur la culture et l'élevage, qui sont des activités essentielles pour les populations rurales.
Face aux dégâts causés par cette déforestation et au chômage des migrants, la commune a engagé une politique de développement durable. Les objectifs visés sont de plusieurs ordres : préserver la forêt naturelle, assurer une couverture végétale de toutes les aires dénudées, protéger les sols contre l'érosion et réduire le taux de chômage. Et cela tout en créant des activités pour les personnes au chômage.
Il a été choisi de faire du reboisement des espèces telles que l’eucalyptus et l’acacia qui présentent plusieurs avantages. Il s’agit d’arbres à croissance rapide, résistants au sol aride, capables de se régénérer, ce qui permet de faire des coupes tous les trois ans.
La commune a délimité un terrain nu destiné à cette activité. Puis elle a sensibilisé la population résidente sur les conditions de mise en œuvre du projet.
Le reboisement se fait individuellement avec cependant la participation d’associations locales. Au total, 112 reboiseurs sont bénéficiaires du projet. 177 ha ont été reboisés dès 2007.
De plus, des formations sont organisées sur l’agriculture de conservation (riz et autres cultures vivrières). 52 producteurs en ont bénéficié.
La commune a lancé un processus de sécurisation foncière par la délivrance des certificats fonciers aux reboiseurs. C’est un facteur de motivation pour ces derniers.
Sur le plan d’accompagnement, les techniciens du Programme assurent la formation des reboiseurs qui se déroule en plusieurs étapes :
- sensibilisation de la population (élèves, femmes et hommes, paysans) sur l’importance de la protection de la forêt ;
- préparation des sites des pépinières et des terrains à reboiser ;
- mise en terre des plants, lutte contre les feux de brousse ;
- gestion de l’utilisation rationnelle des ressources de la forêt ;
- agriculture de conservation, reboisement, lutte antiérosive ;
- fabrication du charbon de bois avec les coupes d’eucalyptus et d’acacias ;
A l’issue de la formation, le projet fournit des graines et des matériels nécessaires à la préparation des pépinières, afin d’avoir des plants pour le reboisement. En plus, le projet assure le labour des terrains accessibles par les engins mécaniques, et prend en charge les frais de trouaison manuelle pour les surfaces inaccessibles.
Principaux résultats obtenus
- l’érosion des sols est ralentie grâce au couvert forestier et à l’adoption de certaines techniques de culture ;
- les feux de brousse ont diminué ;
- les charbonniers illicites ont cessé d’exploiter les forêts naturelles ;
- des activités génératrices de revenus ont été créées ;
- la production agricole a augmenté de 35 % par rapport à 2005, année du début du projet ;
- les réserves naturelles forestières peuvent continuer à jouer leur rôle de capture de carbone.
La production agricole a augmenté de 35% par rapport à l'année 2005 début du projet ;
Le projet se poursuit en vue de reboiser des terrains dénudés en pente.